La France récolterait 46,8 millions hl de vin en 2018

À l’heure de la véraison, le potentiel de production hexagonal s’annonce généreux. Ayant échappé au gel et devant éviter la sécheresse qui ont amputé la récolte 2017.

Si rien n’est évidemment acquis à la mi-juillet, la vendange française 2018 s’inscrit dans une tendance haussière annonce l’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture. Selon les premières estimations officielles, la France pourrait produire 46,8 millions hectolitres de vin ce millésime. Soit une hausse de 27 % par rapport à l’historiquement faible récolte 2017. En croissance de 7 % par rapport à la moyenne quinquennale, cette production « pourrait renouer avec les niveaux des récoltes 2014-2015 » souligne l’Agreste, pour qui « les conditions sont réunies au 13 juillet pour atteindre dans de nombreuses régions le plein potentiel viticole ».

Épargné par le gel cette année, le vignoble français a cependant été affecté par les aléas climatiques. Si les orages de grêle qui se succèdent, leurs dégâts restent localisés. Mais les pluies incessantes du printemps, et de ce début d’été, ont alimenté une pression mildiou des plus fortes sur feuillage et sur grappes. Touchant principalement les vignobles de l’Ouest et de la Méditerranée, cette virulence a causé des pertes de récolte qui s’annoncent aussi importantes qu’hétérogènes. L’ampleur des dégâts dépendant autant du climat que de la cadence des traitements de chaque domaine (et de son choix de phytos). Des phénomènes de coulure ont également touché certains vignobles, notamment le grenache dans le Sud-Est.

« Pour autant, la situation dans la majeure partie des vignobles reste favorable à la production. Les réserves hydriques des sols sont excédentaires dans la plupart des bassins viticoles » souligne l’Agreste, les experts restant confiants au vu de la généreuse sortie de grappes et du niveau des réserves hydriques. « Au premier juillet, la réserve en eau des sols est excédentaire par rapport à la moyenne sur trente ans » précisent les statisticiens. La sécheresse de 2017 ne devrait ainsi pas se reproduire cette année.

Avec ces hypothèses, l’Agreste annonce dans de nombreux vignoble des croissances de production conséquentes par rapport au petit millésime 2017. Ainsi le Jura afficherait une hausse de 154 % de sa récolte (à 117 000 hl), la Champagne atteindrait +56 % (3,5 millions hl), le Bordelais +49 % (à 5,5 millions hl), les Charentes +32 % (9,1 millions hl), l’Alsace +28 % (1,2 million hl), le Val de Loire +27 % (2,8 millions hl), la Savoie +24 % (121 000 hl), le Sud-Ouest +23 % (3,7 millions hl), le Languedoc-Roussillon +19 % (12,4 millions hl), la Vallée du Rhône et la Provence +16 % (à 4,8 millions hl), la Corse +12 % (322 000 hl), la Bourgogne et le Beaujolais +11 % (2,5 millions hl).